S'éparpiller ou faire face à l'indécision
Des outils pour se sentir mieux, l'anal month et contradictions japonaises
Sciences Po Lyon, Tourisme à Berlin, Ecole de commerce à Paris, Entrepreneuriat, Station F, Podcast, Sextech, E-commerce, Ivry sur Seine, Medias, Freelance, Strasbourg, Guide de Voyage au Japon, “agente” de voyages, Berlin… C’est un peu les mots-clés de ces dernières années pour me définir entre études, domaines, “métiers” et lieux de vie.
Péripéties classiques de la vingtaine de nombreux enfants de la classe moyenne sup’ éduquée ? Je ne sais pas. Sûrement. Ces dernières années en découvrant mes nouveaux potentiels anxieux dépressifs, tout cela m’a parfois plus laissé un goût d’éparpillement que d’exploration de la vie normale. Il est où le plan ? Je vais où ? Pourquoi ? Comment ? Et oui Manon, tu as décidé d’envoyer bouler pas mal de plans de carrières classiques confortables : fonctionnaire, cadre dynamique corporate, startupeuse… Ciao !
Hallo, Poor and Sexy Berlin et Bonjour arrivée imminente sur mes 30 ans avec la ferme ambition de rentrer dans la norme d’apparaître pas dans la norme.
Je m’appelle Manon et j’écris cette newsletter depuis presque 4 ans. C'était la newsletter de mon premier projet entrepreneurial pour libérer les paroles sur les sexualités. J’y partage aujourd'hui, des réflexions, des entretiens, des nouvelles de mes projets en cours et des choses qui me plaisent. Le tout sous les thèmes principaux des intimités politiques et du Japon. C’est une belle excuse pour écrire et s’entourer de belles personnes avec qui on peut discuter de tout.
Savoir ce qui me stresse. Savoir la différence entre ce que je crois que j’aimerais faire et que je serais peut-être capable de faire un jour mais qui va à l‘encontre de mes besoins et capacités du moment (santé financière, mentale, réseau … )
Je ne regrette cependant rien de ces dernières années même si elles ont pu être bien difficiles. J’ai bien bien testé tout plein de choses, parfois quitte à en payer le prix et mon corps à dit stop. Bonjour anxiété et dépression. Bonjour rupture amoureuse aussi au passage.
Aujourd’hui, je pense que j’ai trouvé un certain équilibre de vie avec un travail salarié qui m’assure une certaine stabilité financière. J’ai la chance que ce poste me permette une liberté de mobilité et de sociabilité en ayant complètement le choix de travailler en remote ou au bureau. Un vrai chez moi, que ce soi dans mon appart ou dans cette ville qu’est Berlin. Un entourage plus ou moins géographiquement proche qui me faire redécouvrir l’amitié et le monde extérieur.
Je me sens néanmoins encore souvent très éparpillée, perdue. Parce que je ne renonce pas à mes projets entrepreneuriaux ou comme je préfère les appeler maintenant, juste mes projets. Parce que plus personnels ou artistiques, que je ne veux pas absolument pas développer en startup ou quoi que ce soit y ressemblant.
Je veux : relancer mon podcast, continuer d‘écrire régulièrement sur une newsletter (ça revient j’espère mensuellement ici), continuer de tenter des projets de média et autres événements avec Clarisse de Owy comme pour Paroles média, continuer de parler et publier du contenu sur la sextech, l’intime, le politique, écrire ce livre, parler plus de mon Japon… Mais aussi passer mon permis (plus pour m’en débarrasser j’avoue), passer ce certificat de japonais, avoir un minimum de niveau d’allemand, me remettre à la photo, au russe (oui beaucoup de langues), à la peinture, au kintsugi …. Cette liste est très longue, il va bien falloir PRIO-RI-SER ! Comme je déteste ce mot.
Fille unique et bonne élève élitiste, j’ai été habituée à avoir et réussir tout ce que je voulais ou croyais vouloir. Faire des choix n’est pas mon fort même si ça commence à rentrer. Tout me paraissait évident et simple alors qu’en fait on traçait une route pour moi sans moi.
Comment décider, comment choisir ce qu’on veut faire ? Comment se concentrer, prendre soin de soi, “réveiller son enfant intérieur”, trouver sa voie/x, trouver un sens à sa vie … tout ça peut vous faire croire que je m’enfonce tête baissée vers de nouvelles injonctions à “la réussite de sa vie “.
Dans cette newsletter, après ce très très long édito étalage de vie auquel vous êtes peut-être habitué.e, je vous remercie d’être toujours là. Dans cette édition, je vous explique ce que j‘ai pu tester récemment pour m’aider à me concentrer, décider, choisir, ce qui me fait vraiment du bien et dont j’ai vraiment besoin dans ma vie.
Oui, là aussi, je me suis éparpillée dans le test de plein d’outils et de techniques, analogues comme digitaux. Mais au moins il n’y a, pour une fois, qu’un sujet principal dans cette newsletter.
Comment moins s’éparpiller ?
Et donc moins stresser ? Je dis moins, parce qu’il faut être honnête : il n’y a pas d’outil ou d’habitude magique. Il y a juste des trucs pour chacun.e, à tester, abandonner et retester.
Oublier la plupart des app d’organisation
Récemment j’ai testé et même payé de manière tout à fait compulsive et irréfléchie l’app Habio. Oui j’ai payé après avoir vu une pub, c’est rarement arrivé aussi rapidement. Spoiler, ce n’était pas une bonne idée. Effet dopamine garantie ou presque au début. J’ai abandonné au bout de deux jours. J’ai abandonné parce que je suis rentrée chez moi où j’ai déjà mes petites habitudes en cours de construction bien plus établie qu’une nouvelle app à la mode au budget marketing presque aussi grand que ma procrastination. Chez moi, je suis en général plus à l’aise, en confiance, moins stressée. Bref, je recommande d’être bien cozy chez quand vous testez une nouvelle habitude, surtout si elle vous demande un investissement financier.
Ce genre d’app, comme plein d’autres que j’ai pu tester comme les todoist, les apps de rappel intégrées au téléphone … sont peut-être très pratiques pendant un temps, quand on est en voyage, en déplacement, mais rien ne remplacera un vrai système personnalisé qui peut-être aussi simple, pourt moi, que mon carnet de journaling quotidien. Si vous êtes plus dans le digital, peut-être avez-vous votre système Notion ultra-personnalisé.
Des apps à la méditation
J’avais déjà payé une app, en mode besoin urgent : Headspace.
C’était en octobre dernier, mais j’avais bien poncé leurs vidéos gratuites sur Netflix avant de payer l’app. C’était au début de ma dep’ et de mes nombreuses crises d’angoisse quotidiennes et matinales. Headspace m’a énormément aidé quand j’ai repris un job hyper intense de guide voyage en octobre.
Comme vous l’imaginez sans doute, apprendre à méditer aide à se calmer, s’apaiser ou encore à ravoir confiance en soi. Tout ce dont j’avais besoin en étant guide de voyage avec des centaines et centaines de microdécisions et urgences quotidiennes et 12 personnes d’un certain âge qu’il ne fallait pas décevoir en spectateurs de mes actions.
Méditer aide au quotidien, dans les moments de crises, et sur le moyen et long voire très long terme, pour nous aider à aller là où on veut aller. In fine, méditer aide aussi à moins s’éparpiller.
Je pourrais aussi réessayer Petit Bambou. Son pendant français avec des programmes hyperintéressants que je ne vois pas encore sur Headspace, comme ceux adaptés aux cycles menstruels, à la grossesse, à la sexualité …
J’avais justement eu la chance de faire un double épisode de podcast à ce sujet en interrogeant l’un des fondateurs de Petit Bambou, Benjamin Blasco et la co-fondatrice de Sexualis, la sexologue Eugénie Larrivée, pour le lancement de ce programme dédié à la sexualité.
J’aimerais méditer plus régulièrement, les notifications ne suffisent clairement pas. Pour ça je tente d’autres choses comme des cours en vrai sur Class Pass, je vous en reparle une autre fois peut-être.
Tenter le journaling
Qui n’a pas déjà eu de journal intime ? Surtout les personnes éduquées comme femme cis ? En avez-vous déjà eu honte ? Qui a pensé à la fameuse Bridget Jones à la lecture de “JOUR-NAL IN-TIME” ?
Au lieu d’en faire une activité risible et niaise, je pense qu’on devrait promouvoir cet exercice de bien-être. Je m’y suis naturellement remise, sans m’en rendre compte, dans une de mes plus grosses périodes de stress. 2020-2021. Le petit carnet “pieu” de Chasseuse Cueilleuse était mon défouloir de stress, parfois de jalousie et même de haine. Fin 2021, j’ai lu Libérer votre créativité de Julia Cameron et la méthode Bullet journal de Ryder Carroll et j’ai découvert le pouvoir de l’écrit. Écrire est un outil autant organisationnel que thérapeutique qu’artistique.
Depuis, je commence quasiment toutes mes journées à écrire une à trois pages dans mon carnet type Leuchtturmm (oui c’est imprononçable).
Exemple dans l’orga : Je vous jure qu’en écrivant pendant trois semaines tous les matins qu’il faut que vous envoyiez votre déclaration d’Urssaf ou d’Impôt, vous allez finir par la faire ! Après, ça ne garantit pas que vous ayez bien les sous de côté, mais au moins la déclaration sera faîte ! 😅
Psy, coach, mentor et autres ?
J’ai commencé à consulter une psy en 2021 parce qu’il fallait bien que j’admette que j’étais tellement stressée, que je ne dormais plus correctement. Je devenais tellement irritable que j’avais peur que ça pèse trop sur mon entourage. Le but d’une psy n’est pas du tout de vous aider à organiser votre vie. Un ou une psy, une dans mon cas, ne va pas vous aider à moins vous éparpiller. Mon sujet ici, je le rappelle au cas où :). Cependant, c’est bien encore en vous exprimant, ici oralement et avec un.e professionnel, en parlant de vous, de pourquoi vous ne vous sentez peut-être pas bien ici et là, que vous y verrez peut-être plus claire dans votre vie, et petit à petit à savoir plus ce que vous voulez et in fine, à moins vous éparpiller. C’est en tout cas ce que je ressens et ce que je vous souhaite. Un.e psy peut vous conseiller les bon outils set exercices adapté à vos soucis et personnalité. C’est notamment elle qui m’a encouragé à continuer d’écrire, à tenter de suivre mes émotions, à sortir marcher, m’activer physiquement dès que je pouvais, à méditer par des petites actions …
Quant aux coachs et mentor, iels peuvent sûrement aider dans notre quête. Je n’en ai pas encore fait l’expérience et iels n’ont pas du tout les mêmes rôles. N’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez.
Aller, je m’arrête là ! Je pensais écrire un article de blog plus complet sur toutes les méthodes et outils d’organisation et de concentration que j’ai pu tester ces dernières années d’entrepreneuriat-création. Mais est-ce que ça vous intéresserait plus que là ? Une réponse à ce sondage, voire des éclaircissements en commentaire m’aideraient beaucoup !
Et pour conclure : éparpillons-nous consciemment avec pleins de contenus, sujets qui m’ont inspiré tout ce mois d’Avril qui vient de toucher à sa fin.
Sexualité et pornographie
Avril était l’anal month selon Erika Lust. Faites ce que vous voulez avec consentement de cette information ! Si vous ne connaissez toujours pas Erika Lust, c’est une réalisatrice, scénariste, productrice pornographique et écrivaine suédoise. Elle est l'une des pionnières de la pornographie féministe. Ses plateformes regroupent de nombreux films qui vous changeront des tubes classiques ! Promis.
Par exemple, sur Xconfession*, vos fantasmes et expériences ou celleux d’inconnu.e.s, peuvent devenir de vrais films si le témoignage est choisi par Erika et les réalisateurs invités.
*(Attention : liens vers sites à contenus pronographiques)
Olympe de G a été une réalisatrice et performeuse pour les productions d’Erika Lust. Dans Jouir est un Sport de Combat qu’elle a coécrit avec Stephanie Estournet, elle raconte auto, production et réalisation de son film “Une dernière fois”*, avec Brigitte Lahaie en premier rôle, tout en revenant sur quelques-unes de ses expériences passées, et pas forcément des plus agréables pour nuancer les dessous du monde du porno féministe et tout ce qu’il reste encore à faire pour améliorer ce vrai domaine professionnel. Un milieu, comme beaucoup d’autre politique, mais qui lutte encore beaucoup pour sa reconnaissance. J’en parle en partie dans mon article Le Sexe est-il forcément politique ?
Le Japon des règles et des contradictions
J’ai publié un article qui reprend un ancien sujet de newsletter de Half, ma newsletter sur le Japon : Les erreur à éviter au Japon : les baguettes japonaises
En parallèle, je regarde cette série à potentiel controversé : Extremely Inapropriate, que je vous recommande vivement pour découvrir le Japon caricatural des années 80 et d’aujourd’hui via le monde de la Télé. Par contre, que les ayatollah du “c’était mieux avant” s’arrêtent tout de suite et se désabonnent dès maintenant svp.
Enfin, dans cette quête de moins s’éparpiller, vous-pouvez maintenant retrouver toutes les newsletters de Half - Le Japon d’une sang mêlée sur substack. Half, ma newletter sur le Japon avec toutes mes autres publications de ses dernières années, podcast compris, que je tente de rassembler petit à petit.
REMERCIEMENTS
Merci de m’avoir lu jusque-là pour cette très longue édition et un grand merci à Louise qui vient de s’abonner à l’abonnement annuel avec 20% de réduction. L’abonnement donne accès à différents avantages et surtout me soutient énormément !
Merci Louise !
J'ai la chance d'avoir pu rencontrer un mentor qui m'a énormément aidé dans tous mes choix et dans mon organisation. J'ai fait mes propres choix, mais son accompagnement a vraiment changé ma vie.
Je te souhaite de pouvoir rencontrer aussi un mentor.
Anne-So