L'été au Japon me fait d'abord penser à l'école et aux typhons. On a rêvé mieux comme programme estival non ? Pourtant rien de dramatique, même si c'est parfois le cas avec les typhons.
Enfant, j'ai tenté le CP et le CE1, juste quelques semaines en Juillet.
Après l'école française, l'école japonaise. Super les vacances ! Je ne me souviens pas pour autant le voir comme un retour à l'école, juste une expérience et enfin, entre autres, apprendre à bien dire les jours de la semaine. Parce que jusqu'à 7-8ans je disais quelque chose du genre : "le lendemain d'après-demain" (asatte no ashita). Autrement, j'avoue clairement avoir tenté de copier sur mes voisins lors des contrôles d'idéogrammes (les kanjis) même si nos tables étaient séparées et réorganisée en mode examens du bac à chaque contrôle de connaissance. (Dès le CP oui !)
J'étais plus là pour l'expérience de l'école au Japon que l'apprentissage en lui-même, et j'avais déjà mon petit esprit critique bien français à l'époque. J'ai donc accumulé les anecdotes et apprentissages interculturels comme :
Le bourrage de crâne des kanjis mais aussi des mots de vocabulaire qu'il fallait répéter le plus de fois possible à la maison, ma grand-mère prise en témoin s'amusant de mon acharnement. J'en oubliais sûrement le sens des mots, je voulais juste mettre le plus grand chiffre possible sur le papier
L'uniforme dès la primaire au moins pour le sport et la chute sur le nez depuis le parcours de santé
Le nettoyage de la classe après la cantine en classe et LA manière de passer la serpillière
L'expérience sociologique de la fille d'attente que j'ai tenté de raconter dans ce post LinkedIn
(Oui oui LinkedIn mais ça vaut le coup je crois et désolée pour les fautes)
J'écris toutes ces histoires et d’autres bientôt. En attendant, voici quelques petites explorations vocabulaires, gustatives et littéraires pour vous accompagner en cette fin d’été et peut-être même pour votre rentrée.
Kotoba : Taifû et Typhon, même combat ?
Taifû s’écrit en kanji 台風 où 台 signifie “le socle” et 風 “le vent”. N’allez pas chercher un sens caché derrière tout ça : en fait, 台 est ici une simplification de 颱 survenue durant la réforme de 1956. Et oui, les japonais ont également le droit à des réformes de l’orthographe visant à simplifier la langue ! Bon ici, notre 颱 n’a pas de signification particulière vu qu’on ne l’utilisait que dans le mot 颱風 (taifû) depuis la fin du 19ème siècle (il n’aura pas fait long feu).
Aussi “surprenant” que cela puisse paraître, il est très vraisemblable que le terme taifû ait une origine occidentale. Plusieurs hypothèses existent : soit il viendrait du grec τυφων (dieu Typhon) qui serait devenu typhoon puis taifû. Soit du perse tufan qui de la même manière aurait donné notre mot japonais actuel. Donc si comme moi vous avez trouvé étrange que taifû et typhon se ressemblent, ce n’est pas un hasard : leur étymologie serait identique.
Bon c’est bien beau tout ça mais que décrit ce terme ? Pour reprendre la définition de Météo France, c’est un phénomène tourbillonnaire de pression centrale très basse avec des vents forts. Lorsque ceux-ci dépassent 118km/h (33m/s) on appelle ça un typhon, ouragan ou cyclone selon la région du globe. Sauf que vu qu’on aime se démarquer des autres au Japon, un 台風 décrit la même chose mais avec un sens plus large. Il faut en effet cette fois-ci que les vents dépassent seulement 61 km/h (17m/s). Vous êtes donc prévenu : un taifû n’est pas forcément un typhon.
Source kotoba.fr
Ramen à manger avec les yeux
Quand il fait chaud, on ne pense pas forcément à manger des ramens. Pourtant, sachez que manger et boire chaud, même lors de températures estivales, voire caniculaires comme en ce moment, est bien souvent meilleur pour la santé et désaltérant que ce qu’on imagine. (Ok, ça dépend du niveau de sel et de gras du ramen choisi.). Sinon, il y a les ramens froids, les hiyashi chuuka (littéralement "froid chinois").
Elles ne sont pas japonaises et il n’y a pas que les sushis ou les ramens qui font la gastronomie japonaise, mais j’ai bien aimé découvrir ces illustratrices (les recommandations Instagram font parfois bien leur travail !). J’ai donc envie de vous partager ces images avant de vous faire un topo sur ce plat typique et historique un jour.
Et vous, vous aimez les ramens ? Lesquels sont vos préférés ?
À lire
Lecture en cours : 1Q84 de Haruki Murakami
Je me mets enfin à lire le célèbre Haruki Murakami. J’avoue n’avoir jamais été spécialement attirée par le travail de cet auteur. Je ne sais pas pourquoi. Je n’avais aucune raison particulière si ce n’est peut-être sa trop grande popularité et médiatisation. Je l’ai donc sûrement évité jusqu’à aujourd’hui par ignorance et snobisme. Je suis tombée sur le premier tome édité par les éditions 10/18 dans un rayon d’occasion d’une librairie. Ayant appris cet été que j’allais finalement retourner au Japon encore plus vite que prévu (fin septembre, je vous en reparle très vite.) J’ai été encore plus motivée à commencer ma lecture. De plus, je voulais rentrer dans un roman, un univers, pour délaisser un peu mes essais féministes habituels. J’ai pourtant du mal à rentrer dans cet univers. C’est très bien écrit et surtout très bien découpé. Une alternance des chapitres entre les deux personnages principaux qui nous font petit à petit rentrer dans l’univers 1Q84 sans trop savoir de quoi il s’agit. Est-ce trop de mystère et de subtilité pour moi ? Peut-être. Ou peut-être que je ne suis tout simplement plus habituée à rentrer dans une fiction et encore moins fantastique. Peut-être que mon cerveau est en manque d’exercice pratique d’imagination à force d’absorber passivement du Netflix. Cependant, j’observe et j’admire la précision des détails. De la psychologie des personnages à leur description physique. Finalement, je crois que je découvre pour l’instant des personnages fascinants avant même de rentrer dans le monde mystérieux et parallèle de 1Q84.
Prochaine lecture : La fille de la supérette de Sayaka Murata
Gros coup de cœur de ma libraire apparemment. Elle a su me convaincre de plonger dans cette fiction-réflexion sur le monde du travail, nos ambitions professionnelles et le regard des autres. Je crois que ça sera parfait pour mes questionnements de ces dernières années et pour plusieurs générations actuellement face au monde du travail, que ce soit en France, au Japon ou ailleurs.
Et vous ? Quelles sont vos recommandations lectures sur le Japon ou par des auteur.trices Japonais.ses ?